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L’investissement dans une Université d’Entreprise est un atout pour les pays en développement

mar. 10 juil. 2018

Le concept d’Université d’Entreprise est parfaitement intégré chez les opérateurs de télécommunications des pays occidentaux, il reste encore peu répandu chez les opérateurs historiques en Afrique. Or la création d’une Université d’Entreprise est un véritable accélérateur d’innovation pour l’opérateur et les acteurs des Technologies de l’Information. Les expériences menées en la matière permettent de confirmer le bénéfice de la démarche pour réussir leur transformation numérique.

L’université d’Entreprise est une réponse à la transformation indispensable des opérateurs télécoms

Les modèles économiques sur lesquels les opérateurs, et notamment les opérateurs historiques, ont fondé leur existence sont remis en cause par l’explosion des OTT (Over The Top) et de la data au détriment de la voix. L’adaptation et la transformation sont inévitables. Elles sont souvent difficiles pour l’opérateur historique qui est également confronté, dans les pays en voie de développement plus qu’ailleurs, à des contraintes supplémentaires tel que :

  • Manque de compétences
  • Manque de culture client
  • Manque d’attractivité
  • Retard d’innovation.

Une Université d’Entreprise est bien plus qu’un institut de formation : c’est un accélérateur de transformation et d’innovation. Dans des contextes où le changement est souvent vu comme une menace, l’Université d’Entreprise permet à l’opérateur de transformer cette menace en opportunité de croissance et d’amélioration. Les managers sont formés afin de mieux anticiper les transformations et d’en devenir des acteurs clé.

Avec un rapport assez lointain avec des universités classiques, on y met en œuvre des méthodes pédagogiques originales, s’appuyant sur le jeu, la créativité et la collaboration. Ces méthodes reflètent les valeurs de l’Entreprise. Elles permettent d’expliquer les enjeux du changement.

La création de l’Université d’Entreprise d’un opérateur historique d’Afrique de l’Est a permis l’émergence d’une culture managériale commune

8h30, quelque part sur les hauts plateaux de l’est africain… dans des locaux fraichement repeints aux couleurs de l’ « Académie Télécoms », toutes les salles sont prises. Ici on fabrique une tour en spaghettis, là on se presse autour d’un paper board, ailleurs les discussions vont bon train par petits groupes… tous les participants sont des cadres de l’opérateur venus suivre des formations en leadership et management….

Le détour par le jeu, les échanges spontanés, sont partie intégrante du dispositif pédagogique. Les retours sont particulièrement positifs : plus de 90% de taux de satisfaction et une culture managériale assise sur un socle solide. Le principal résultat est l’émergence d’une capacité à prendre des initiatives chez un opérateur historique traditionnellement fortement hiérarchisé.

Les formateurs sont des formateurs internes, et l’équipe pérenne qui encadre le dispositif est issue des rangs de l’opérateur. Tous sont extrêmement enthousiastes et fiers, convaincus de participer à une aventure qui transformera durablement leur entreprise, et d’être des pionniers dans le pays.

En formant les cadres de l’opérateur et en les aidant à s’approprier la stratégie de leur entreprise, nous avons vu s’accélérer la transformation de l’entreprise et l’émergence d’une nouvelle culture de management centrée sur le développement de l’humain, la responsabilisation et la collaboration. Les cursus définis pour ces managers, ainsi que les dispositifs pédagogiques mis en œuvre, faisant la part belle à l’interaction, la collaboration et la créativité, traduisent la stratégie de l’opérateur en termes de leadership et de management et s’attachent à créer un socle managérial en ligne avec la vision.

Contrairement à ce que l’on voit couramment en Europe, l’école du management est ici complétée par deux écoles métiers, l’une consacrée aux métiers techniques et l’autre aux métiers commerciaux pour compenser le retard de compétences dans ces domaines et permettre à l’opérateur de faire un réel bond en avant. On y retrouve la volonté de former les salariés aux technologies et aux méthodologies de demain, et de faire évoluer leurs compétences pour qu’ils puissent répondre aux futurs besoins des marchés et des technologies. Dans ces écoles on applique les mêmes principes pédagogiques.

L’Université d’Entreprise devient ainsi un lieu d’échanges, d’innovation et de co-construction

Dotée d’une identité spécifique, l’Université d’Entreprise  est pensée pour être un lieu de brassage, avec des espaces conçus pour favoriser les échanges informels, provoquer les rencontres spontanées dans un contexte très différent du contexte professionnel. L’organisation des locaux est donc particulièrement importante et se doit de traduire la stratégie et la philosophie de l’Université. Chez cet opérateur historique africain, les locaux de l’Université d’Entreprise symbolisent le futur et l’innovation et se différencient fortement des locaux de l’opérateur.

Lieu de formation dans un premier temps, c’est également un lieu de réflexion et d’innovation. On y pratique des détours pédagogiques, et on y suscite l’émergence d’idées et de pratiques innovantes en favorisant les échanges avec l’extérieur : intervenants externes, start-ups, …

Les premiers résultats de cette expérience sont particulièrement encourageants : l’ensemble des managers ont suivi au moins une formation par an, le catalogue s’est considérablement enrichi et les formateurs ont tous été certifiés. L’objectif de la première phase est atteint, et les salariés considèrent que suivre une formation dispensée par l’Université d’Entreprise est une forme de récompense et de motivation. A moyen terme cela deviendra un élément d’attractivité et renforcera la marque employeur de l’opérateur.

Elle bénéficie à l’ensemble de l’éco système numérique du pays

En transformant progressivement la culture et les modes de travail de l’opérateur l’Université d’Entreprise change également son rapport avec l’extérieur : exemple pour le développement du secteur public, elle deviendra à terme un élément important dans la digitalisation des pratiques. En favorisant les usages digitaux (méthodes pédagogiques s’appuyant sur les canaux digitaux, formation aux outils numériques, …), par capillarité, elle permet leur développement dans l’entreprise et au-delà. Expérience unique dans le pays, elle est devenue une référence et un exemple pour le développement des entreprises publiques.

Ce projet, que Sofrecom a accompagné au cours des deux dernières années, nous a permis de mesurer la force de l’impact d’un tel dispositif non seulement sur l’opérateur lui-même mais aussi sur l’ensemble de l’éco système des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).  En développant les compétences des salariés de l’opérateur historique, l’Université d’Entreprise entraine l’ensemble du secteur TIC dans un mouvement d’amélioration. A terme, elle ouvrira ses formations à l’extérieur, aux autres acteurs du domaine mais également aux institutions gouvernementales pour accompagner la transformation digitale du pays.

C’est tout un secteur qui se modernise à un rythme accéléré, et qui favorise l’adoption de nouvelles pratiques de collaboration et de management, renforçant l’attractivité de l’opérateur, du secteur et du pays.