Face au défi que constitue la monétisation de la 4G, les opérateurs doivent concevoir une stratégie qui va au-delà des leviers tarifaires pour valoriser la 4G en termes de convergence des services et de différenciation sur les segments clés, comme le B2B.
La 4G renforce le risque de désintermédiation par les OTTs
Alors que la pression concurrentielle entre opérateurs s’accentue, le développement du smartphone et le passage des réseaux mobiles à l’IP ont permis à de nouveaux acteurs dits « Over The Top » (OTT) d’entrer durablement sur le marché.
Directement héritée des usages internet, la tendance du gratuit et de l’illimité, véhiculée par des applications telles que WhatsApp ou Viber s’est maintenant imposée comme un standard pour l’utilisateur de smartphone.
Dans ce contexte, les débits permis par la 4G vont encore encourager l’usage de ce type d’applications. Les opérateurs sont donc amenés aujourd’hui à capitaliser sur la consommation de data, mais aussi à réinventer leur modèle économique pour trouver de nouveaux relais de croissance.
L’augmentation des revenus n’accompagne par celle des usages
Contrairement aux acteurs ayant répercuté le premium de la 4G uniquement dans leurs forfaits « illimités », ce sont les opérateurs privilégiant de nouveaux usages qui tirent le meilleur parti de leur investissement réseau.
Le multi-SIM – partage du même forfait data entre plusieurs équipements – est un bon exemple d’offre ayant permis d’inciter les utilisateurs à consommer plus de data. La tarification par palier de data associée au multi-SIM permet à l’opérateur de monétiser cette croissance de consommation. Les restrictions d’usage une fois le quota atteint incitent en effet le client à passer au palier supérieur.
Si les résultats d’une telle approche semblent aujourd’hui payants en termes d’ARPU dans les pays les plus avancés, ils ne s’appliquent pas forcément partout. En Europe, alors que les tendances sont similaires en termes de consommation de data, l’impact sur les revenus est lui beaucoup plus modeste. C’est notamment le cas en France où la pression tarifaire du low-cost n’a pas permis aux opérateurs de monétiser comme ils l’envisageaient la croissance de l’usage data.
Pérenniser les revenus consiste à valoriser l’accès
Trouver des leviers de croissance à long terme pour l’opérateur consiste alors à comprendre que le véritable apport de la 4G réside dans la convergence des usages fixes et mobile. Il s’agit pour l’opérateur de se positionner en tant que fournisseur d’un écosystème ouvert, enrichi de contenus et de services, reposant sur des accès fiables qui privilégient l’expérience utilisateur « sans couture ».
Les opérateurs qui auront donc su investir tant sur la qualité de leurs réseaux fixe et mobile que sur leurs partenariats de services sortiront gagnants.
Les solutions de cloud, de stockage ou de streaming sont les premiers exemples de valorisation de l’accès. Elles permettent à l’opérateur de se démarquer du low-cost tout en optimisant la fidélisation client.
Accompagner la digitalisation de l’entreprise grâce à la 4G
Le marché Entreprise représente à ce jour le segment le plus approprié pour monétiser les atouts de la 4G. Les champs d’application y sont nombreux, qu’il s’agisse de solutions horizontales comme la visioconférence, les outils de collaboration ou le poste de travail digitalisé. Les solutions verticales permettent quant à elles de développer de nouveaux usages (télémétrie, distribution, santé, etc.).
Favoriser le développement des économies émergentes
Enfin, le déploiement de la 4G dans des zones ne bénéficiant pas d’infrastructure fixe constitue une réelle opportunité pour les opérateurs.
Sur le marché du B2B en Afrique par exemple, le développement de solutions de substitution fixe-mobile autour des services cloud computing peut révolutionner les modes de travail dans les prochaines années.