Point de vue

Méta-réseaux, un nouveau défi pour les opérateurs

lun. 23 févr. 2015

Le défi pour les opérateurs est de réussir à mener ces transformations de façon simultanée, en parallèle de l’activité courante tout en préservant la confidentialité, la sécurité des données des clients et le respect des obligations de leurs licences.

Afin d’améliorer les performances d’accès aux services et d’offrir une expérience client différenciante, les opérateurs, en particulier multiplay, doivent revoir leur mode opératoire pour optimiser le déploiement et l’exploitation d’un « mix » de réseaux. 

Un méta-réseau pour une mégaexpérience

Alors que les opérateurs télécoms couvrent en théorie la quasi-totalité du territoire, en pratique, les clients sont confrontés à des difficultés d’accès (« trous » de couverture, débits réduits, saturation du réseau) au cours de leur journée, par exemple dans les transports en commun, ou à l’intérieur des bâtiments. La course à la couverture se déplace sur le terrain de l’expérience client avec un focus sur la continuité des services. Pour y parvenir, les opérateurs de réseaux doivent « construire » et gérer de manière unifiée un « méta-réseau » composé de nombreuses briques technologiques interconnectées : fixes (RTC, DSL, FTTx), wireless (WiFi hotspot, WiFi partagé, WiMAX…), mobiles (2G, 3G, 4G) et satellites. Ceci nécessite des investissements importants dans un contexte où les revenus traditionnels des opérateurs sont soumis à forte pression. 

La gestion unifiée de ce « puzzle de réseaux » qui doit se traduire par la continuité du service et une expérience client inédite présente de nombreux défis pour l’opérateur.

Une gouvernance globale

L’opérateur doit adapter sa gouvernance à cette nouvelle réalité du « méta-réseau ». Il gère désormais un méta-plan d’investissement intégrant l’ensemble des réseaux. Dans cette perspective, certains opérateurs européens ont remis en cause leur stratégie de présence géographique pour se donner les moyens de renforcer leur positionnement multiplay. C’est le cas de Vodafone qui après avoir cédé son activité aux États-Unis a effectué quelques rachats de câblo-opérateurs en Europe pour se concentrer sur le fixe, notamment en Allemagne et en Espagne. Telefónica, Orange et BT ont suivi la même logique.

Un usage optimal des ressources

Afin de limiter les investissements nécessaires pour optimiser l’implémentation et la gestion du mix de réseaux, les opérateurs disposent de plusieurs solutions : 

 - Le partage de réseau permet une réduction des CAPEX et OPEX. - La mise en place de techniques d’optimisation du transport des trafics fixe et mobile, telles que l’off-load et le femtocell permettent de décongestionner le réseau et d’améliorer la QoS.

- L’implémentation de standards tels que le LTE Advanced optimise l’efficience spectrale.

 - La virtualisation du réseau permet la gestion dynamique de la configuration du réseau et la réduction des coûts opérationnels.

 - La standardisation et la mutualisation des plateformes favorisent l’interopérabilité des applications.

Une transformation profonde du réseau

La gestion optimisée du méta-réseau est mise en oeuvre à travers trois axes principaux de transformation :

  •  Le passage au tout IP et l’adoption des APIs pour faciliter l’interopérabilité entre les différentes briques du réseau.
  • L’adoption d’une architecture efficiente et souple de type cloud.
  • L’implémentation des techniques d’analyse des données pour monitorer la QoS du réseau, adapter sa configuration et améliorer sa performance. 

Le défi pour les opérateurs est de réussir à mener ces transformations de façon simultanée, en parallèle de l’activité courante tout en préservant la confidentialité, la sécurité des données des clients et le respect des obligations de leurs licences.